Avec Fargo, les frères Coen prennent malicieusement à revers les poncifs du film noir, traditionnellement nocturne, viril et urbain, pour imaginer le négatif d’un genre qu’ils maîtrisent déjà à la perfection (Sang pour sang, Miller’s Crossing). Baigné dans la lumière blafarde d’un hiver polaire, le polar, inspiré d’un sordide fait divers ayant eu lieu au fin fond du Minnesota (région natale des cinéastes), s’ouvre sur un écran blanc comme neige – pas encore souillée de sang.
Eric Vernay, La Cinémathèque française